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Aurelia en Inde

5 octobre 2007

Trek suite

Alors que le bus grimpait, virage après virage, je voyais sur les bas côtés de la route, des femmes, des enfants, des hommes agenouillés dans la boue : employés par l’Etat, ils travaillaient à consolider les murets censés contenir la route en cas de lanslide. A côté de moi, Mukesh, un compagnon de trek, m’expliquait que des centaines de personnes étaient mortes pour que cette route trace sur la carte de l’Inde la seule et unique liaison entre Delhi et le Jammu-Cachemire. Après deux heures de laborieuse escalade, le bus arriva enfin à ce fameux Rothang Pass. D’un coup, une nouvelle vallée s’ouvrit, la montée se fit descente et le paysage changea brusquement. La brume qui avait jusque là enveloppé notre bus se dissipa au moment même où nous changeâmes de versant et nous pûmes enfin admirer les sommets enneigés. Ce nouveau côté de la montagne était incroyablement plus aride que celui que nous venions de quitter : les montagnes arrêtent les nuages et donc, la pluie. Le gris des versants rocailleux n’étaient parsemés que de quelques taches verdoyantes en contre-bas. Progressivement, nous descendîmes, comme nous étions montés, virage après virage, et tandis que nous nous rapprochions du lit de la rivière qui coulait au fond de la vallée, je me rendis compte que les taches verdoyantes étaient en fait des cultures en étage. Mon cher voisin, qui s’était alors découvert une vocation de guide touristique pour étudiante française, commença à me décrire la vie de la poignée d’hommes qui peuplent cet univers minéral. Ce sont en fait des bergers qui, jusqu’en novembre, font paîter leurs moutons à 4000 mètres d’altitude, puis, qui une fois l’hiver venu, descendent dans les vallées de l’Himachal Pradesh rejoindre leur famille. Ils vivent des fruits de leurs cultures et du commerce de la laine qu’ils prélèvent chaque année de leur troupeau. Après la description de la rude vie des montagnes, mon guide se lança dans une nouvelle explication, afin que je comprenne un peu mieux l’aspect géologique et géographique de la région. Nous débouchâmes finalement dans une vallée lunaire. Tout était de roc blanc et de poussière, et le bus sautait littéralement sur la route. J’avais un peu l’impression d’être dans une simulation de promenade en 44 sur le sol lunaire, mais la lumière aveuglante du soleil me rappelait que j’étais bel et bien sur terre, dans les Himalayas ! D’ailleurs, ça vous paraîtra certainement fou et incongru, mais cette vallée est le seul endroit en Inde où j’ai vu un graph… Parenthèse refermée. Après deux heures de route rocailleuse, le bus s’arrêta enfin. Nous descendîemes tous, et je compris quelques minutes plus tard qu’il s’agissait non pas d’une énième pose pipi, mais bel et bien de notre destination. Autrement dit, il s’agissait du point de départ de notre trek ! Nous étions enfin arrivés à Bathal. Très concrètement, Bathal, pourtant signalé sur la carte nationale de l’Inde, c’est un dhaba, une bergerie et des toilettes. Il faut avouer que quand je vis les toilettes, je fus quelque peu interloquée… Je parle de toilettes, mais n’allez pas imaginer qu’il y avait effectivement des toilettes, avec un WC passablement dégoûtant entre quatre planches en bois, un petit porte-papier sans papier toilette, et une chasse d’eau qui marche à moitié. Non, non, les toilettes dont je vous parle, étaient faites d’un carton caché derrière un muret d’un mètre de haut et de 3 mètres de long. Je ne vous décris pas les acrobaties qu’il a fallu que je fasse pour restée protégée des regards par le petit muret. L’après midi fut consacré à l’établissement du camp. Une fois les trois tentes plantées, je décidai de monter sur une petite colline avoisinante pour jouir avec un peu plus de hauteur du magnifique panorama qui s’offrait à nos yeux. Et là, je découvris une nouvelle sensation : pour la première fois, je respirai à plein poumons mais j’étais hors d’haleine. Le fameux Mountain High Sickness dont on me rebattait les oreilles depuis deux semaines prit soudain une forme très désagréablement concrète : à 4000 mètes d’altitudes, il y a effectivement moins d’oxygène et tout être humain normalement constitué en souffre. Le jour suivant fut donc consacré à « l’acclimatation ». Nous partîmes donc pour notre « acclimatization walk » en suivant notre guide, et je dès cet instant, je commençai à très sérieursement douter de ses compétences. Je sais bien que l’habit ne fait pas le moine, par conséquent, je ne me formalisai pas tout de suite de son bob et de ses baskets. Je me rassurai en me répétant qu’un guide de montagne sans chaussures de montagne peut tout de même être un bon guide. Malheureusement, je déchantai bien vite : un guide de montagne attend toujours les personnes qu’il guide, et sous cet aspect, je suis formelle, pas de compromis possible. Or notre guide s’enfuit littéralement sur le sentier… A bientôt pour de nouvelles aventures avec Sansarji (le nom de notre cher guide) !
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17 septembre 2007

Trekker en Himachal Pradesh : 1er épisode

Comment vais-je donc commencer le récit de mon trek en Himachal Pradesh ? Par le début évidemment, mais où situer le début ? Le début, ce doit être la préparation physique effectuée à New Delhi, avant de prendre le bus pour Manali (une petite ville de montagne). Sanjeev, le leader du JNU mountainering club, celui-là même qui se proposait d’emmener une quinzaine d’étudiants à 4000 mètres d’altitude, nous avait prévenu : ce ne sera pas un pic-nic, ni une ballade, ce sera du sérieux ! Pour que notre corps puisse supporter l’effort physique alors que les molécules d’oxygène dans l’air se font de plus en plus rare à mesure que l’on grimpe, nous subîmes donc un entraînement intensif dans le stade de JNU pendant une dizaine de jours. Le jour précédent le départ, nous apprîmes malheureusement que le leader pressenti pour notre trek avait des analyses de sang non conformes à celles requises par le Medical Board de l’université, et que par conséquent, il ne pouvait être autorisé à prendre la tête du groupe. Une période de flottement suivi cette annonce, pendant laquelle notre trek faillit avorter. Mais, deux jours plus tard, par miracle, je reçus un message m’intimant de venir chercher un sac à dos, un sac de couchage, un tapis de sol et des guêtres au Sport Office : finalement, il avait donc été décidé dans les hautes instances de l’administration indienne que nous partirions ! Le dimanche à 19 heures, nous prîmes donc le bus à la bus station de New Delhi, direction Manali (2500 mètres). Avant de monter dans le bus, j’observai que chacun donnait quelques dizaines de roupies à celui qui semblait être le doyen du groupe. Mon tour vint, et je donnai cinquantes roupies en demandant le sens de cette collecte. On me répondit d’abord : « il a besoin d’argent pour rentrer à JNU en rickshaw », puis plus sérieusement, on m’expliqua qu’avant tout départ dans les Himalayas, il est de tradition de donner quelque chose à celui qui vous a précédé dans les montagnes. J’espérai donc être que sa science d’alpiniste chevronné nous protégerait des turpitudes des hauts sommets… Puis, nous prîmes enfin le bus, laissant notre bienveillant protecteur sur le quai. Le voyage dura toute la nuit, et ce fut l’occasion pour moi de découvrir les aires d’autoroute indiennes. En pleine nuit, notre bus s’arrêta pour la première fois et en descendant du bus à moitié endormie, j’eus une vision surréaliste. Il y avait de gros camions et de gros tankers rouges, des bus garés dans tous les sens, et au beau milieu de ce chaos de véhicules, il y avait un homme qui tâchait tant bien que mal d’organiser cet immense désordre. Il guidait les conducteurs, attribuait une place là où il y en avait… Par ses soins, je faillis d’ailleurs être écrasée par un gros bus bleu et blanc. Bref, un chaperon me fut attribué, parce-qu’il ne fait pas bon être une jeune fille blanche seule dans une station service indienne perdue entre New Delhi et Manali. Je compris d’ailleurs bien vite par-moi même le sens des regards des camionneurs et des vendeurs de samosas et d’omelettes ! Après un beignet à je ne sais quoi et un petit chay (thé), nous reprîmes la route pour Manali. Finalement, nous arrivâmes à onze heures dans cette charmante petite ville de montagne. Petite parenthèse : vous allez rire, mais on dirait presque la Suisse, avec un très gros effort d’imagination et d’abstraction bien sûr ! En fait, ce sont surtout les montagnes, qui produisent cet effet. Fin de la parenthèse. Je n’eu pas eu l’occasion de bien visiter Manali : nous n’avions qu’une journée devant nous pour flâner. Je vis tout de même un très joli temple entièrement construit en bois, et je pus également parcourir les petites ruelles sinueuses et pentues qui se cachent derrière l’artère commerçante et touristique. Encore une fois, je fus frappée par les contrastes indiens : à côté des jolies petites bâtisses de montagnes et des magasins pour touristes, on trouve des dizaine de tentes qui abritent des familles entières. Les couleurs dont très différentes de celles de Delhi, la plupart des maisons sont dans des teintes pastel, du bleu au violet, en passant par le vert et le rose. J’achetai un pachmina pour la somme modique de sept euros, puis je sus à l’air hilare de mes compagnons de trek indiens que je m’étais bien faite avoir. Quoiqu’il en soit, j’avais bien besoin d’une écharpe pour affronter les épreuves qui m’attendaient les jours suivants. Après une nuit dans une guest house dont la cour abritait un temple, et un réveil au son assez peu ragoûtant des ablutions matinales des occupants des chambres voisines, nous partîmes pour Bathal (3900 mètres). Je crois que je n’ai jamais vu une route aussi effrayante de ma vie. Pour rejoindre Bathal de Manali, il faut passer le Rothang Pass, qui selon les différentes informations que j’ai réussi à obtenir se situerait entre 4200 et 4500 mètres d’altitude (rien n’ai jamais très clair en matière de hauteur, de longueur, de durée etc…). La route était embrumée, mais pas assez pour que je ne puisse pas voir les éboulements tout le long du versant de la montagne. La région est fameuse pour ses « landslides », et la route est entretenue et contrôlée par l’armée. L’ensemble est franchement impressionnant : il y a des camions militaires et des hommes en uniforme partout, et à chaque virage, il y a un tanker embourbé. Fin du premier épisode… A suivre.
9 août 2007

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31 juillet 2007

Premiere description

En arrivant à New Delhi, j’ai découvert de nouvelles odeurs, j’ai découvert que l’air pouvait effectivement être palpable, j’ai découvert que les chauffeurs de taxis parisiens sont en fait de véritables gentlemen de la route… J’ai découvert encore plein d’autres choses, mais ce serait un peu ennuyeux de continuer sur ce mode-ci.

Le premier jour à New Delhi a été vraiment déroutant. Au début, la chaleur étouffante m’a empêché de me concentrer sur les choses qui m’entouraient, mais il a fallu que je retrouve très vite mon attention et mes réflexes, sous peine de mourir écrasée par un rickshaw ou par une « Bajaj espa » (l’imitation locale des Vespa 125). Dans une rue typique de New Delhi, le trottoir a disparu sous les étalages des commerces, les ordures et les véhicules garés. Il faut donc marcher entre les véhicules garés et les véhicules en mouvement, en veillant sans cesse au va et vient. La circulation est très dense, particulièrement le soir, et elle se compose de véhicules très hétéroclites : des voitures, dont les 4*4 intérieurs cuir des riches Delhites, des taxis, des autos rickshaws, des vélos rickshaws, des motos, des Bajaj espa, des bus, camionettes de livraison en tout genre…

New Delhi n’est pas une ville où l’on peut se promener, passant tranquillement d’un quartier à l’autre : pour passer d’un quartier à l’autre, il faut impérativement être motorisé. En fait, la ville se divise en de nombreux quartiers, qui consitutent eux-même des ensembles autonomes les uns des autres. Entre chacun de ces gros blocs, il y a des sortes d’autoroutes à 4 voies, que l’on ne peut traverser qu’en empruntant des passages souterrains pour piétons.

Chaque quartier a son propre marché, ses commerces, ses habitations, mais chaque quartier se différencie des autres par sa spécialité. Par exemple, Sarojini Nagar est réputé pour son marché de tissus, tandis que le Central Market de Lajpat Nagar est surnommé « Women Paradise ». Au sein d’un quartier, le marché est une sorte de point de repère, autant pour les chauffeurs de rickshaw, que pour les touristes et les Delhites. En effet, les adresses Delhites sont assez peu précises, et il arrive que personne ne sache exactement indiquer le lieu correspondant à l’adresse. De ceci découlent d’ailleurs des heures et des heures de recherche, puisque les indiens refusent d’admettre qu’ils ne savent pas. Il est donc tout a fait fréquent d’arpenter le quartier en tournant en rond, au fil des directions contradictoires indiquées par les commerçants, les vigiles, les passants…       Mais on finit toujours par trouver, et c’est là toute la magie de l’Inde. Tout prend du temps, tout semble chaotique et désordonné, à tel point que l’espoir de trouver s’évanouit assez rapidement, mais il suffit d’un peu de patience et de persévérance et l’on trouve toujours (jusqu'à maintenant en ce qui me concerne).

L’administration indienne est peut-être l’illustration la plus frappante de ce chaos organisé. En reprenant la définition d’administration, on pense à procédure rationalisée, procédure automatique, puis en pratique, à tous les blocages informatiques (je m’adresse ici à tous ceux qui doivent tous les ans s’incrire à la fac). En m’inscrivant à JNU (Jawaharlal Nerhu University), j’ai compris ce qu’était une administration avec des procédures automatiques mais non rationelles. Heureusement, des étudiants indiens prennent en charge les nouveaux arrivants pour les guider dans les dédales de bureaux, à la recherche de la bonne personne, qui détient le bon tampon. En effet, l’inscription se fait en une dizaine d’étpaes, dont  il faut crupuleusement respecter l’ordre. Il est absolument impossible de sauter une étape pour y revenir ensuite, puisque dans chaque bureau, il faut obtenir le sésame pour l’étape suivant, c’est-à-dire le tampon, la signature et le coup d’agrafe. Au terme de la procédure qui, s’étale sur deux à trois jours, selon que l’on soit chanceux ou pas, on devient finalement un véritable étudiant de JNU.

Le campus de l’université est assez hallucinant : c’est une grande jungle, parsemée de batiments en briques rouges. Il y a un shopping centre (ne pensez pas à une sorte de mall climatisé, ca n’a rien à voir), une dizaine de cantines,  une librairie, et bien sur des Hostels (résidences étudiantes) dans lesquels vivent la grande majorité des étudiants JNUites. Une fois encore, je dirais que j’ai été frappée par le manque de rationalité : il devrait y avoir le WIFI sur le campus au mois d’aout, mais il n’y a pas d’eau courante dans les hostels pendant la journée. Deux semaines ont suffi a me faire comprendre qu’il est impossible de réfléchir de rationalité et d’efficacité pour prévoir quoi que ce soit ici.

            Le contact avec les étudiants est à la fois facile et à la fois un peu compliqué. A de nombreuses reprises, j’ai été aidée dans les procédures par des étudiant(e)s indien(ne)s, sans même solliciter leur aide. Mais les rapports entre les personnes sont vraiment différents qu’en France, surtout les rapports entre les filles et les garçons. J’habite dans un hostel mixte, divisé en deux ailes : girls wing et boys wing. Les boys ne sont pas autorisés chez les girls (à certains endroits des murs d’enceinte, il y a du verre pilé…),  mais les girls peuvent aller chez les boys. Le dining room est divisé en deux parties : girls et boys, et chacun mange de son côté. Je trouvais quand même un peu étonnant que garçons et filles ne puissent pas manger ensembles, et renseignements pris, ils le peuvent mais ne le font tout simplement pas, sauf rares exceptions. Pour le moment, j’ai encore du mal à comprendre le regard que porte les filles sur les gérçons et viceversa. En tout cas, il faut souligner qu’il y a de grandes différences parmi les jeunes : à vu de nez, certains sont bien plus « dévergondés » que d’autres.

Sur un tout autre chapitre, j’ai assisté à un concert de musique soufi, dans une mosquée à Nizamudin et à une cérémonie dans un temple hindou. A ces deux occasions, j’ai vraiment eu l’impression que les indiens cherchent véritablement à faire partager leur culture. Au concert de musique suffi, les gensn’hésitaient pas à nous parler pour nous expliquer les rituels, nous guider… De même, nous avons assisté à la cérémonie hindoue sur l’invitation d’un jeune rencontré par hasard dans la rue, alors que nous regardions avec curiosité à l’intérieur d’un temple voisin. La cérémonie réunissait des personnes de tous les ages, qui chantaient et frappaient le rythme donné par le maître de cérémonie (je ne sais pas encore comment il s’appelle) dans leurs mains. Les couleurs sont chatoyantes, et il y a de nombreuses offrandes disposées autour de la statue du Dieu en lequel est célébré le rituel. A la sortie du temple, de la nourriture est distribuée à tous ceux qui ont assisté à la cérémonie.

Il va falloir attendre un peu pour les photos, je n’ai pas vraiment encore eu le temps de trier !

7 juillet 2007

Création

Aujourd'hui, samedi 7 juillet, je pars dans 10 jours exactement. Il est temps de s'occuper des préparatifs finaux et d'enfin créer le blog dont je parle à tous le monde depuis 2 mois. Heureusement qu'Hélène est là....

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