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Aurelia en Inde
17 septembre 2007

Trekker en Himachal Pradesh : 1er épisode

Comment vais-je donc commencer le récit de mon trek en Himachal Pradesh ? Par le début évidemment, mais où situer le début ? Le début, ce doit être la préparation physique effectuée à New Delhi, avant de prendre le bus pour Manali (une petite ville de montagne). Sanjeev, le leader du JNU mountainering club, celui-là même qui se proposait d’emmener une quinzaine d’étudiants à 4000 mètres d’altitude, nous avait prévenu : ce ne sera pas un pic-nic, ni une ballade, ce sera du sérieux ! Pour que notre corps puisse supporter l’effort physique alors que les molécules d’oxygène dans l’air se font de plus en plus rare à mesure que l’on grimpe, nous subîmes donc un entraînement intensif dans le stade de JNU pendant une dizaine de jours. Le jour précédent le départ, nous apprîmes malheureusement que le leader pressenti pour notre trek avait des analyses de sang non conformes à celles requises par le Medical Board de l’université, et que par conséquent, il ne pouvait être autorisé à prendre la tête du groupe. Une période de flottement suivi cette annonce, pendant laquelle notre trek faillit avorter. Mais, deux jours plus tard, par miracle, je reçus un message m’intimant de venir chercher un sac à dos, un sac de couchage, un tapis de sol et des guêtres au Sport Office : finalement, il avait donc été décidé dans les hautes instances de l’administration indienne que nous partirions ! Le dimanche à 19 heures, nous prîmes donc le bus à la bus station de New Delhi, direction Manali (2500 mètres). Avant de monter dans le bus, j’observai que chacun donnait quelques dizaines de roupies à celui qui semblait être le doyen du groupe. Mon tour vint, et je donnai cinquantes roupies en demandant le sens de cette collecte. On me répondit d’abord : « il a besoin d’argent pour rentrer à JNU en rickshaw », puis plus sérieusement, on m’expliqua qu’avant tout départ dans les Himalayas, il est de tradition de donner quelque chose à celui qui vous a précédé dans les montagnes. J’espérai donc être que sa science d’alpiniste chevronné nous protégerait des turpitudes des hauts sommets… Puis, nous prîmes enfin le bus, laissant notre bienveillant protecteur sur le quai. Le voyage dura toute la nuit, et ce fut l’occasion pour moi de découvrir les aires d’autoroute indiennes. En pleine nuit, notre bus s’arrêta pour la première fois et en descendant du bus à moitié endormie, j’eus une vision surréaliste. Il y avait de gros camions et de gros tankers rouges, des bus garés dans tous les sens, et au beau milieu de ce chaos de véhicules, il y avait un homme qui tâchait tant bien que mal d’organiser cet immense désordre. Il guidait les conducteurs, attribuait une place là où il y en avait… Par ses soins, je faillis d’ailleurs être écrasée par un gros bus bleu et blanc. Bref, un chaperon me fut attribué, parce-qu’il ne fait pas bon être une jeune fille blanche seule dans une station service indienne perdue entre New Delhi et Manali. Je compris d’ailleurs bien vite par-moi même le sens des regards des camionneurs et des vendeurs de samosas et d’omelettes ! Après un beignet à je ne sais quoi et un petit chay (thé), nous reprîmes la route pour Manali. Finalement, nous arrivâmes à onze heures dans cette charmante petite ville de montagne. Petite parenthèse : vous allez rire, mais on dirait presque la Suisse, avec un très gros effort d’imagination et d’abstraction bien sûr ! En fait, ce sont surtout les montagnes, qui produisent cet effet. Fin de la parenthèse. Je n’eu pas eu l’occasion de bien visiter Manali : nous n’avions qu’une journée devant nous pour flâner. Je vis tout de même un très joli temple entièrement construit en bois, et je pus également parcourir les petites ruelles sinueuses et pentues qui se cachent derrière l’artère commerçante et touristique. Encore une fois, je fus frappée par les contrastes indiens : à côté des jolies petites bâtisses de montagnes et des magasins pour touristes, on trouve des dizaine de tentes qui abritent des familles entières. Les couleurs dont très différentes de celles de Delhi, la plupart des maisons sont dans des teintes pastel, du bleu au violet, en passant par le vert et le rose. J’achetai un pachmina pour la somme modique de sept euros, puis je sus à l’air hilare de mes compagnons de trek indiens que je m’étais bien faite avoir. Quoiqu’il en soit, j’avais bien besoin d’une écharpe pour affronter les épreuves qui m’attendaient les jours suivants. Après une nuit dans une guest house dont la cour abritait un temple, et un réveil au son assez peu ragoûtant des ablutions matinales des occupants des chambres voisines, nous partîmes pour Bathal (3900 mètres). Je crois que je n’ai jamais vu une route aussi effrayante de ma vie. Pour rejoindre Bathal de Manali, il faut passer le Rothang Pass, qui selon les différentes informations que j’ai réussi à obtenir se situerait entre 4200 et 4500 mètres d’altitude (rien n’ai jamais très clair en matière de hauteur, de longueur, de durée etc…). La route était embrumée, mais pas assez pour que je ne puisse pas voir les éboulements tout le long du versant de la montagne. La région est fameuse pour ses « landslides », et la route est entretenue et contrôlée par l’armée. L’ensemble est franchement impressionnant : il y a des camions militaires et des hommes en uniforme partout, et à chaque virage, il y a un tanker embourbé. Fin du premier épisode… A suivre.
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